| | Welcome Home (Orphelinarium) [Pv Ana] | |
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| Sujet: Welcome Home (Orphelinarium) [Pv Ana] Mar 16 Nov - 0:43 | |
| [En espérant que ça ne soit pas trop court pour toi et que tu puisses répondre avec ce que j'ai écris. ] Welcome Home {Orphelinarium}Un coup. Puis un autre. Le sang coule sur mes mains. J'abats encore mon poing sur sa gueule. Je la bats encore. Je ne m'arrête pas. Mes mains finissent par trembler, j'ai les jointures qui craquent. Mes mains sont poisseuses à cause du sang. Elle ne hurle plus. Elle est morte. Son visage est méconnaissable. Pissant le sang, la gueule en vrac, elle ressemble à une œuvre d'art moderne du Vingtième siècle. Mes mains sont mes armes. Elles façonnent les gens. Elles les rends plus mous, plus à ma merci. Et moi je me délecte de cette sensation. Sans vergogne. Sans éprouver ne serait-ce qu'un infime remords. Est-ce que ça m'excite ? Peut être. Certains disent que je suis sadique. Ceux qui pourraient vraiment répondre à cette question sont déjà morts. Soudain, je m'arrête de penser. Un crachas dans ma gueule. La salope est encore vivante. Elle me regarde avec ses yeux tuméfiés et me lance un de ces sourires moqueurs qui vous font sortir de vos gonds. Combien de patates devrais-je lui mettre dans la gueule avant qu'elle crève enfin ? Elle commence à se débattre. J'en peux plus. Je craque. Je sors mon flingue et lui brise une nouvelle fois son joli pif avec la crosse de mon colt. Puis je lui colle sur le front et presse la détente. Le sang gicle sur mes vêtements. Il dessine la carte d'une terre nouvelle, purifiée de toutes les souillures que sont les déchets de ce monde. Mon corps est envahi par une sensation qui ne m'habite pas souvent: la culpabilité. Le doute m'envahit. Je regarde ce visage détruit. Julia... Julia... Julia... Cette salope me hante encore... Pourquoi ? Putain, pourquoi moi ? Je me réveille de ce putain de rêve qu'est plus un cauchemar, je me réveille et je suis en sueur. Mon épaule me fait mal, tellement mal... Là où elle m'a laissée un petit cadeau... Putain, je pensais l'avoir oublié, alors pourquoi maintenant ? Un chapelets d'injures sortent de ma gorge. L'Enfer, c'est de se lever tous les matins et te demander pourquoi t'es là. C'est vrai ? Que suis-je censé faire ? Je me lève, la main crispé sur ma saloperie d'épaule qui me fait mal. Et là, mon regard s'attarde sur mon précieux colt, rangé dans son holster et qui traine négligemment par terre. Je fixe ce bel ouvrage argenté et je trouve la réponse. Je suis là pour ça. Depuis qu'on m'a accordé la chance de vivre, je suis là pour punir. Pour juger. Je me lave. J'enfile mes vêtements. Je prends mon holster. Mon borsalino. Je suis prêt. Lorsque je sors, le jour est encore frais et jeune. Les badauds ne sont pas tous encore entrain de rôder, pleines d'idées malsaines. Ce n'est pas encore l'heure de chasser. J'ai hâte d'être à cette nuit. Viendra alors le temps des exécutions et du carnage. Mais pour l'heure j'ai un objectif précis. L'orphelinat de Los Angeles. Je suis venu dans cette putain de ville exprès pour ça. Pour elle. Anastasiya Svetlana Vassilieff. Surnommée la Matriachka. Connue dans le milieu comme étant la Boss de la Famille Mafieuse Russe ayant la main mise sur Los Angeles. Couverture: directrice d'un orphelinat. C'était tout ce que je savais sur elle. Son apparence je ne la connaissais pas. Je savais cependant qu'elle avait à peu près le même âge que moi.
La Cité des Anges. Drôle de surnom pour une ville qui fut toujours sous la coupe des gangs et des règlements de comptes de ces derniers. Son autre surnom lui va bien mieux. Gangland. Oui, ça correspondait parfaitement à la situation. Les pas de Kain s'arrêtèrent et ses yeux parcoururent ce qui se trouvait devant lui. Les rues de Los Angeles étaient comme toutes les autres. Changées. Teintés d'un voile futuriste grossier qui lui donnait envie de gerber. Ses pupilles grises s'arrêtèrent sur quelques visages de passants. Des moutons. Des suiveurs. Des lâches et des faibles. Comme partout ailleurs. Le joug de l'Imperium avait transformé la populace déjà abrutie par la télévision et leurs films pornographiques, en un ramassis de couards dépressifs et qui ne méritaient qu'une chose: rejoindre la fange dont ils étaient issus. Mais il n'avait pas le temps pour cela, pas aujourd'hui. Aujourd'hui, il devait traiter avec des gens d'une autre classe... Il tourna à l'angle de la rue et trouva ce qu'il cherchait. Un grand édifice siégeait là, insensible et hérétique. Le Détective lit la pancarte du coin de l'œil et sortit un petit appareil qu'il approcha d'un boitier qui se trouvait sur la grille. Après plusieurs bips incessants, l'appareil émit une lueur bleue et la grille s'ouvrit simplement dans un grincement harmonieux. Pratique ces petits appareils. Comme quoi, la technologie de cette époque n'était pas complètement inutile. Je passe et découvre des gamins jouant à un sport que j'pige pas. Faut dire que j'ai pas vraiment eu le temps d'apprendre à jouer, moi. J'étais sans doute trop occupé à éviter de me faire bouffer par les Xénomorphes. Ils me remarquent. Ils sont intrigués. Ce sont des gosses difficiles pourtant. Sans doute que la directrice les a bien dressés. Je détourne mon regard et avance, implacable. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qu'elle qui s'occupe de l'orphelinat ? Je n'en sais absolument rien et je n'en ai cure. Rien ne m'arrêtera. Et ce n'est pas de pauvres fonctionnaires encroûtés dans leur quotidien avec des gamins difficiles qui allaient m'empêcher de la voir. La porte s'ouvrit sous ma main impavide et je franchissais les quelques mètres qui me séparaient de son bureau. Je ne toquais pas. Après tout, je n'étais pas attendu et je ne venais pas pour une visite de courtoisie. Elle était à son bureau, entrain de taper un truc sur son ordinateur dernier cri. Elle releva les yeux. Je baissais mon chapeau, faisant preuve d'un minimum de savoir-vivre -ne jamais donner de prétextes à une femme pour vous insulter- et m'asseyais. Fauteuil confortable. Rare que je sois aussi bien reçu. ça fait toujours plaisir de s'inviter chez les gens friqués.
Mon cœur devient lourd. Et merde. Je n'avais pas fait attention. Elle est plutôt belle à regarder. Calme-toi. Ce n'est pas elle. Ne fais pas une fixette, pauvre con. Reprends toi ! Mon cœur est plus léger. Je redeviens moi-même. Sans peur. Mes yeux gris n'expriment aucune émotions et fixe ces prunelles meurtrières. Combien de types a-t-elle butée avec ses jolies pognes qui tapotent sur le clavier comme des mygales blafardes ? Je réprime un sourire en coin. Il viendra plus tard. Il fait partie de mon numéro. De mon bagout. D'abord faire penser que je ne suis qu'une pauvre raclure de merde qui vient encore la faire chier. Qui ne sait faire preuve que de bagout justement. Puis, après, causer avec de l'esprit. J'en ai à revendre. Personne n'a un vocabulaire plus colorée que l'mien. Le silence règne depuis quelques minutes, mais, enfin, ma voix cassante, sec, grave et presque monocorde sort de ma bouche comme une bête incoercible.
« Mon nom ne va pas vous intéresser, alors passons les formalités. Je suis là parce que je sais qui vous êtes véritablement. Je suis là pour obtenir l'aide de la Matriochka. J'ai besoin de certaines choses et certaines informations... Que vous pouvez me donner. »
De l'audace. C'était cela qui lui avait permis de survivre depuis tout ce temps...
Dernière édition par Kain A. Alaude le Lun 29 Nov - 22:51, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Welcome Home (Orphelinarium) [Pv Ana] Dim 21 Nov - 20:53 | |
| La fumée dessina des volutes gracieux dans l'air froid. Le rire vulgaire et bruyant qui l'accompagna en fond sonore fut nettement moins délicat. Le jeune garçon, accroupi derrière le mur des toilettes, émit quelques borborygmes destinés à faire rire son ami, but qu'il atteint parfaitement. Il vacilla un instant. Le pétard qu'il tenait entre ses doigts commençait à prendre effet. Il s'écrasa lamentablement sur les fesses et recommença à rigoler bêtement. Jusqu'à ce qu'une main fine vienne prendre le bédo de ses mains et l'éteindre sur le mur, avant de le jeter dans une des cuvettes de cabinet.
Question d'habitude. Il se leva aussitôt et essaya de s'enfuir. Malheureusement... une forte envie de vomir lui coupa toute ses prétentions de fuite et ne put que voir son ami s'enfuir à toutes jambes. Un soupir exaspéré lui échappa. Un violent tiraillement dans l'oreille le rappela à la réalité.
« Lâchez mon oreille, M'dame ! »
« M'dame » ignora sensiblement les gémissements du garçon et le tira de force à sa suite, jusque dans la pièce froide et spartiate qui lui servait de bureau. Elle le lâcha enfin, toujours silencieuse. Le jeune garçon -appelons-le Mikhaïl- se dandina nerveusement sur ses deux pieds, la tête basse, un air très embêté sur la visage. Il savait bien ce qu'il allait se passer. Ce n'était ni la première ni la dernière fois que la directrice le prenait à fumer discrètement dans les toilettes, les chambres, la cour. Il sait qu'il allait devoir rester une heure, deux heures peut-être, debout devant ce bureau, à attendre qu'elle accepte enfin de le regarder, de lui parler. Il sait que, quand elle voudra bien lui jeter un mot en pâture, il ne fera face qu'à un mépris cinglant envers ce qu'il a fait. Il sait qu'elle ne supporte pas qu'on essaye de perdre ses moyens de façon aussi stupide. Il sait qu'elle veut le meilleur de lui, il sait qu'elle n'acceptera pas d'excuses. Mikhaïl le sait, parce qu'il la connaît depuis qu'il a cinq ans.
Il relève la tête. Elle est assise à son bureau, elle travaille. Il observe son visage pointu et pâle, ses yeux effrayants de froideur, qui faisait pleurer les petites filles quand elles arrivaient à l'orphelinat. pour la première fois. Mikhaïl sent son cœur battre un peu plus fort. Mademoiselle Vassilieff a beau être une salope comme on n'en fait plus, sans elle il serait encore dans la rue. Ou mort. C'est pour ça peut-être qu'il fera tout ce qu'elle lui dit. Sa mère de substitution ? Non. Sûrement pas. Jamais. Plutôt crever que de la comparer à cette salope qui l'a abandonné dans une poubelle à la naissance. Elle lève enfin la tête. Il ne s'est passé qu'une demi-heure. « M'dame » doit être pressée. « M'dame » est toujours pressée. Sûrement que Koudelka doit retourner chez le médecin pour sa varicelle.
« … C'est... la troisième fois, si je compte bien, Mikhaïl. Trois fois que je te vois t'abrutir l'esprit avec cet agglomérat de saletés mal dosés. Trois fois de trop. Alors, pour la première fois, et contrairement à ma politique habituelle, je vais te demander le surnom de ton fournisseur. Tu n'auras pas d'autre chance. »
Mikhaïl baissa la tête. Encore.
* * *
La petite fille continua à trépigner, même juchée en sac de patates sur l'épaule d'Anastasiya. S'étouffant avec ses larmes et ses cris, peinant à reprendre sa respiration, bloquée par l'épaule pointue de la jeune femme, ses blondes nattes toutes en bataille, une expression de rage accrochée au visage, elle hurla quelques imprécations typiquement russe et heureusement intraduisibles.
« Tu te rends ridicule. »
L'heure du coucher. Une activité plus éreintante qu'il n'y paraissait au première abord, au quelle il fallait y consacrer une pleine demi-heure pour ne serait-ce que coucher la seule et unique petite fille de l'orphelinat, Sofia. Du haut de ses deux ans et demi, elle se jugeait bien assez grande pour suivre l'exemple de ses aînés et aller crapahuter dans les rues. Mais non. « M'dame » veille au grain ! Coucher à sept heures et demi. Parce qu'on est samedi. Mais pas une minute de plus !
* * * Anastasiya s'effondre enfin sur son matelas. Elle ramène la couverture sur elle, et s'endort. Il est 23:26.
* * * Un réveil comme les autres. Une douche, un peu de maquillage, un tailleur jupe, pour changer. Aujourd'hui, on reçoit un couple qui s'intéresse à Sofia. Il faut savoir être vendeur. On quitte les grosses chaussures. Allez, pour deux heures, ce n'est pas ce qui va me tuer. Que c'est inconfortable ! Mais c'est pour Sofia. Pour me libérer une demi-heure plutôt le soir. Pour ne plus devoir faire et refaire ses nattes. Pour pouvoir remettre les idées en place des autres crétins. Pour faire mon boulot un peu mieux. Dommage, elle était mignonne cette petite. Ils seront là à 11 heures. Il est huit heures. J'ai encore le temps. Trois heures pour me préparer à refourguer une gamine à des bourgeois plein de thunes, tout ceci en essayant de se persuader que c'est une bonne chose pour elle. Je vais y arriver. Mais j'ai horreur de ça. Vraiment.
Je m'installe à mon bureau. J'ai encore de la paperasserie à remplir, celle des gamins pour une fois. J'entortille une des mes mèches, les attacher aurait été au-dessus de tout. Se fringuer pour ça... J'entends un bruit de pas qui ne m'est pas familier dans le couloir. Seraient-ils déjà arrivés ? J'espère que non. Non. Ce n'est visiblement pas eux. Un bourgeois borsaliné, c'est incohérent. Surtout avec un sourire de crétin. Quoique non. Le sourire de crétin est un constante chez les bobos embrigadés. Alors, bobo ou pas bobo ? Je l'observe un instant. Il a l'air d'avoir été tiré d'un magazine des années 1950. Ou quelque chose de même goût. Il a quelque chose qui dément son aspect de clown. Quelque chose de totalement incongru, qui vous frappe et vous rend nerveux. Ce genre de choses qui me ferait frissonner sur ma chaise, si je n'avais déjà subi cette effet plus d'une fois.
« ...l'aide de la Matriochka. »
Ah. Pas bobo. Pas du tout, même. Mais je retiens un rire. L'aide de la Matriochka ? C'est une antithèse du plus bel effet. Il est bien naïf, celui qui croit obtenir mon aide en débarquant ainsi dans le cœur même de mon territoire, de mon chez-moi. Je ne sais pas qui est ce type, je ne sais pas ce qu'il me veut, mais il ne va pas le vouloir longtemps.
« Mais... Asseyez-vous, je vous en prie. »
Je lui fait un signe, désignant vaguement le fauteuil sur lequel il a pris ses aises. J'enregistre, je ferme tous mes dossiers. Bah. Même s'il arrivait à regarder sur mon écran, il ne trouverait rien. Je n'enregistre rien dans ces locaux, ce serait bien trop dangereux. J'enchaîne, d'un ton badin, exagérant très légèrement mon accent russe, traînant sur les mots, comme s'ils refusaient de sortir de ma bouche.
« Qui je suis réellement ? Et bien... Même moi ne peut prétendre à autant de sagesse. Mais j'ai du mal en quoi je pourrais vous aider, Monsieur...? Oh, je crois que votre nom peut m'intéresser. Sait-on jamais, et si nous nous connaissions déjà ? »
Ah. J'y suis. Ce sont ses yeux. Ses yeux qui brûlent de cette flamme glacée. Encore un tueur, pour changer !
Dernière édition par Anastasiya S. Vassilieff le Mar 21 Déc - 18:49, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Welcome Home (Orphelinarium) [Pv Ana] Mer 1 Déc - 17:45 | |
| [Pardon, j'ai dû oublier de parler du GHB dans ton verre, alala, quel étourdi. ; En espérant que tu apprécieras ce post. Et que ton personnage a un tant soi peu de compassion xD...] Dans mon fort intérieur, j'sais bien qu'elle est entrain de se marrer. De se foutre de ma gueule. Je peux entendre son sale rire russe qui me titille le cerveau. Ouais, je l'imagine bien. Normal. J'ai l'habitude. Mes fringues prêtent pas au sérieux, faut le dire. Mon Borsalino, mon Trench Coat. J'ai l'air d'une pauvre caricature des Détectives des films noirs. Mais j'assume. La nouvelle mode veut bien qu'on se peinturlure la gueule de manière à ce qu'on ressemble à une putain d'œuvre d'art abstraite... Alors, pourquoi moi, j'pourrais pas être un connard tout droit sorti d'un vieux film ? Je suis content. Elle ne porte pas de masque futuriste. J'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi les femmes se faisaient chier à s'maquiller pendant des heures. Sans doute un gène qui déconne. Ou alors elles sont masochistes. Ce qui ne m'étonnerait pas. Je dis rien. J'attends. Je la laisse cracher sa bile. Mais elle ne vient pas. J'avais oublié. Les femmes sont peut être masochistes, mais... Elles sont intelligentes. Subtiles. Par conséquent, chiantes. Extrêmement... Dérangeantes. Elle ne fait pas exception. Elle se doute bien ce que je suis entrain de faire. A quoi je pense en ce moment. Elle lit en moi comme dans un putain de bouquin. Je suis transparent. Ne fais rien. Ne dis rien. Reste comme d'habitude. T'as plus l'habitude des femmes, pauvre con. J'aurais vraiment dû aller dans les bars pour faire autre chose que casser des gueules à des pouilleux. Pour le coup, ça m'aurait servi. Eh merde, calme-toi, crétin. Pas de quoi t'en faire. Elle va pas te buter ici. Ça saloperait le tapis. Et je me demande si ses larbins auront pas autre chose à foutre que de s'occuper de mon cadavre. Je la vois enregistrer ce qu'elle faisait sur son PC. En plus d'être une criminelle, elle est paranoïaque. J'aurais tout vu. De toute façon, comment j'aurai pu dépiauter son ordinateur de là où je suis ? Et puis, ces merdes là, je préfère pas y toucher. Pas fiable. Encore moins qu'un être humain, sans doute. En tout cas, son empressement montrait bien qu'elle avait quelque chose à cacher. J'm'étais pas gouré de porte, ça c'était sûr. Je sus qu'elle me prenait pour l'idiot d'la cité quand elle me sortit son putain d'accent Russe à gerber. Non pas qu'la langue était pas agréable à l'oreille. Mais dans la bouche de cette femme qui crachait avec un intentionnel effort chaque putain de syllabes, même une très belle langue pouvait devenir immonde. Elle s'foutait de ma gueule. Oh, je la comprenais. Pas souvent qu'un connard dans mon genre vient la voir à l'endroit où elle a un travail honnête pour la faire chier et lui demander des infos. Nan, pas souvent. C'pendant, j'en avais rien à foutre. Les conventions, les codes, les usages, les trucs officieux, j'm'en tamponne la caillasse. J'serai l'premier. P'têtre le dernier. Mais je repartirai pas les mains vides, ça, Le Seigneur m'en est témoin, ce serait sûr. J'bouge jamais mon cul pour rien. Merci, les Xénomorphes pour cet enseignement qui m'sert encore aujourd'hui.
Elle tournait autour du pot. Et j'détestais ça. M'étonnerait pas qu'elle l'est captée d'ailleurs. Foutue drôlesse. Je perdais des minutes précieuses à cause d'elle. Des minutes qui pourraient me permettre d'accomplir ce pourquoi j'étais venu. J'étais là pour une affaire. Il me fallait des infos que je ne pouvais pas avoir et seul un membre de la Mafia de Los Angeles pouvait me rencarder. Autant s'adresser à ceux qui avaient le plus de contrôle, nan ? Le problème se tenait en une saloperie de question: est-ce qu'une mafieuse accepterait d'aider un type comme moi ? La réponse que toute personne ayant un tant soi peu de cervelle aurait répondu se résumerait à un non placide et facile. Mais j'étais pas réputé pour lâcher aussi facilement l'affaire. Lorsqu'on m'engageait, on pouvait s'assurer que je mènerais à bien la mission qui m'était confié. Toujours. Sans exceptions. Après tout, c'était le but de mon existence. Buter toutes ses raclures. Nettoyer la terre de ses déchets. Et si, en plus, je pouvais arriver à chopper quelques contacts... Je savais que ce ne serait pas facile. La Mafia Russe c'était pas du pipi de chat. Je m'attaquais à un gros truc. Néanmoins, je n'avais pas peur. Matriochka ou pas, la demande était supérieur en tout pour moi. Le Diable pouvait m'arracher les entrailles, tant qu'il m'permettait de finir ce que j'avais commencé, j'rechignerais pas à l'accompagner dans ses neuf putain de cercles. Il ne fallait plus laisser la situation telle quelle. Autant jouer franc jeu direct. Sans dévoiler toutes mes cartes. Garder toujours un truc sous le coude ou dans la manche. Plus particulièrement quand y avait une femme en face. Comme on dit, femme qui rit, à moitié dans ton lit. Ce qu'on connaissait moins, c'était la suite, moins frivole. Femme qui est toujours étonnée, reste à tout jamais. L'ennui, ça pardonne pas dans le couple. J'ouvrais donc encore une fois ma bouche, crachant mes mots avec assurance. Comme d'habitude. Mon ton sec et cassant lui répondit.
« Non. Je m'en serais souvenu. Pas souvent que je fraie avec les criminelles. Jolie de surcroît. Quant à mon nom... Vous avez vraiment du temps à perdre avec un type comme moi, Vassilieff ? »
Ses yeux ne cillèrent pas une seconde lorsqu'il lui sortit ces compliments teintés d'ironie et son visage montrait bien que ce n'était pas le genre de la maison. Imperturbable, il se doutait bien que la Russe ne laisserait pas passer cela. Mais après tout, il n'en avait cure. Étonnamment, le Détective était franc par rapport à son identité. Pour lui, la Matriochka n'avait pas à connaitre son nom puisque cela lui apparaissait d'un désintérêt profond et d'une perte de temps considérable. De toute façon, il s'était débrouillé pour avoir des planques diverses et variés dans la plupart des États-Unis. Et même lui avait son réseau d'informations au cas où. Ah, c'est fou combien on peut trouver d'indics lorsqu'on leur lance l'ultimatum de buter leurs femmes et leurs gosses. Et qu'on leur envoie un doigt choppé à la morgue pour l'occasion. Effet garanti. Néanmoins, elle avait raison... Dans une conversation et plus particulièrement dans une négociation, il valait mieux lui offrir quelques menus renseignements. Et lui expliquer clairement la raison de sa venue tant qu'à faire. Des paroles se jetèrent hors de sa bouche.
« Si vous voulez vraiment savoir qui je suis, on me surnomme "City Hunter". Appelez-moi Hunter, donc. Pour plus de renseignements, je peux vous filer ma carte si vous voulez. Je vous ferai une ristourne de 30 %, si vous faites appel à moi. »
Joignant le geste à la parole, Kain sortit une petite carte couleur blanc cassé qu'il jeta nonchalamment sur la table et qui glissa jusqu'à la Russe. De nos jours, les gens utilisaient des cartes digitales, mais il préférait amplement ce qui était bien plus classique. Sur sa carte, on pouvait y lire son surnom, suivi d'un numéro de téléphone et des services qu'il proposait: meurtre, protection, pistage, surveillance. Même si ce n'était pas précisé dessus, l'Italo-Franco-Américain ne daignait prendre une affaire que lorsqu'elle ne s'opposait pas à sa philosophie. Il était donc rare qu'il accepte les demandes d'assassinat toutes plus farfelues les unes que les autres. Pour se protéger d'éventuelles traqueurs, le numéro sur la carte se trouvait être un fixe dans un petit local qu'il avait réussi à obtenir pour services rendues à un client. Client qui avait fini par mourir dans une rixe de bar qu'il avait eu la bêtise de provoquer. Ainsi, l'homme en craignait absolument pas qu'on le retrouve. Il savait que c'était impossible. Seuls les satellites de l'Imperium pourraient le faire et il doutait sincèrement qu'un type comme lui soit une de leurs priorités. Il continua:
« Ce qui m'amène ici, c'est justement en rapport avec mon travail. Un client s'est fait kidnapper son gamin par un pédophile de l'Imperium. Comment je sais cela ? Une enquête personnelle évidemment. Il y a des rumeurs qui circulent et je ne pense pas qu'autant de recoupement de kidnapping et de meurtres de gamins -le même officier arrivant toujours sur les lieux- soit une coïncidence. Étant un membre de l'Imperium, vous comprenez pourquoi je vous demande votre aide... Je ne peux pas pirater leur serveur, c'est pas mon truc l'informatique. Mais vous, vous possédez des informaticiens.... Des taupes. Il me faudrait juste son adresse et bien entendu, vérifiez son profil psychologique. C'est pas que ça me dérange de buter un mec de l'Imperium même s'il est innocent, mais ça ramènera pas le môme à sa mère. Je sais bien que c'est pas dans vos habitudes, mais vous aurez des compensations, si vous y tenez vraiment... On a qu'à négocier. Comme vous savez si bien le faire...»
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| Sujet: Re: Welcome Home (Orphelinarium) [Pv Ana] Mar 21 Déc - 18:49 | |
| Non, vous n'avez rien à faire ici. Comme vous le dites si bien, absolument rien. La petite carte vola sur le sous-main en feutre vert qui recouvrait son vieux bureau. Elle l'ignora. Mais l'excentricité du bonhomme allait croissant, ainsi que sa curiosité. Et son agacement. Ses manières désinvoltes étaient à la limite de l'irrévérence.
« City Hunter... En voilà un surnom prétentieux. Mais je suppose qu'il faut au moins cela pour accuser de façon directe un membre de l'Imperium, un homme sûrement honnête et respecté, qui applique la loi tous les jours que Dieu fait avec sérieux et justice... Un fidèle de notre bien-aimée institution, qui nous garantit, me garantit pain et toit chaque jour... Et de pédophilie, qui plus est ! De tous les actes horribles qui existent sur cette Terre, vous avez choisi celui qui résonne le plus douloureusement à mes oreilles. Monsieur « Hunter », décidément, vous n'avez pas froid aux oreilles. »
Un rire rauque s'échappa, bref et rare, de sa gorge. On ne croyait pas un instant à cette fausse hilarité, trop grave et menaçante. Elle se pencha vers lui, scrutant toujours ses yeux gris, à la recherche de l'erreur qui lui permettrait de savoir ce qu'il voulait vraiment. Mais cette tache était bien difficile. On sentait sous cette carapace impénétrable des doutes, des soupçons, mais pas un instant, aussi étrange que celui puisse paraître, de la peur. Ce « Hunter » sait ce qu'il veut, sait ce qu'il est, ne le cache pas et ne doute de rien. Il ne cherche rien de plus que me déstabiliser, voir mes réactions, espérer avoir son info. Mes aïeux... Voilà quelque chose qu'on ne voit pas tous les jours. Quelqu'un qui ne se contente pas de ramper pour survivre, pour vivre, c'est rafraîchissant, vivifiant. Comme une bouffée d'air frais dans cette atmosphère viciée de poudre et de sang. Non, la métaphore n'est pas la bonne. Plutôt comme une balle qu'on estime anodine qui se révèle capable de transpercer votre gilet en kevlar et votre cœur par la même occasion. Cependant, « Hunter » n'en demeurait pas moins un imbécile culotté à qui on n'avait visiblement jamais appris la vie. Débarquer, ainsi, dans un endroit inconnu, à la merci de tous les sbires de la grande vilaine russe, pour une demande si... ridicule, d'une certaine manière. N'importe qui aurait pu lui répondre. A Los Angeles, il suffit d'un billet, d'un verre, d'un sachet de poudre, pour obtenir tout ce qu'on veut. N'importe quel Nashalnik l'aurait déjà envoyer dire bonjour aux poissons avec comme cadeau de jolies bottes en ciment. N'importe quel autre Nashalnik. Même le plus parfait des abrutis sait ça. Alors quoi ? Qu'est-ce qu'il foutait là ? Une brusque envie de taper la discute avec la maman chérie des cibles préférés des mecs de l'Imperium ? Non, c'est obligé, c'est évident, il a autre chose en tête. Une affaire « en or », peut-être un contrat sur sa tête, ou alors une alliance d'une autre famille.
Et puis d'où vient-il ? Ce genre de type, ça se remarque. Ce n'est pas le premier venu: ses mains sont encore poisseuses de sang et ses yeux laissent filtrer parfois un appel au meurtre assez flagrant. Anastasiya se mit à jouer avec le petit bristol qu'il lui avait jeté, le faisant tourner autour de mes doigts, n'y accordant qu'un discret coup d'œil. Ses yeux gris qui furetaient partout, son allure fluide, discret malgré son style vestimentaire, cet homme était dangereux. Dangereux et inconscient. Dangereux, parce qu'inconscient.
« Mais je dois reconnaître que le Mal se cache partout... Même là où on ne l'attend pas. »
Anastasiya se leva, brusquement, faisant claquer ses légers talons dans le silence de la pièce et se plaça juste devant la fenêtre. Un avant-bras placé contre son ventre, l'autre main jouant avec une de ses mèches. Le reflet aidant, elle semblait observer ses jeunes protégés jouant dans la cour alors qu'elle ne quittait pas des yeux son invité surprise. Elle sentait dans la poche intérieure de sa veste son petit revolver, habilement caché, comme elle avait remarqué l'éclat argenté du Colt de l'homme. Elle sent ses yeux argentés la suivre, attentifs. -Et si finalement je décide de t'achever ici, tu fais quoi, idiot ?- Le bout de ses doigts effleurèrent la vitre et quelques rayons de soleil éclairèrent clandestinement la joue au teint trop pâle. Il perçait enfin le voile fin des nuages qui planaient sur la ville depuis quelques jours. Et puis la voix d'Anastasiya devint enfin naturelle : rauque, dure, froide, forte. Les faux-semblants ne sont pas de mise face à un caractère de cette trempe.
« Il y trois ans de cela... J'ai perdu un gamin. Une petite fille rousse comme tout, haute comme ça, à peine âgée de cinq ans... Elle avait eu le malheur de plaire à une de ces pourritures ignobles -qu'ils s'étouffent dans leur sommeil. On ne l'a jamais retrouvé. L'Imperium n'a jamais su qui avait fait le coup. J'ai... appris plus tard que c'était l'inspecteur en charge de l'enquête qui avait fait le coup. Malheureusement, on n'a retrouvé de lui que les restes de son cadavre... Quelle dommage, n'est-ce pas ? J'aurais pu le faire souffrir tellement plus... »
Elle se retourne, avec ce genre de sourire simple et vrai, mais terrifiant, qui éclaire sa figure. Les violeurs d'enfants sont les pires... Les tolérer serait aller à sa perte. Elle aurait étripé cet homme sans une once d'hésitation.
« Mais quel intérêt pour ce genre de chose ! Sachez seulement, que je peux, potentiellement, obtenir ces informations. Voire... plus. Mais vous parliez de compensations. Quel prix mettez-vous sur la vie de cette enfant ? »
Anastasiya retourna s'asseoir, sèche, droite, tendue. Elle pose ses coudes sur la table, cale son menton dans la paume de ses mains et continue à fixer l'inconnu -qui ne le sera pas longtemps- droit dans les yeux, sans ciller. Avant de lâcher, comme mot de la fin, pour toujours avoir le dernier mot.
« Et... votre cravate est tâchée. »
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